Affichage_Atrylec_com

Vous n'êtes pas seuls dans l'Univers !

Radio_100

La radio : L'histoire des radios libres en France

La radio : L'histoire des radios libres en France.

Je veux remonter ! | Liste

1) Les stations du monopole

Les émissions en FM sur le territoire français datent de 1954. A cette époque, l'Etat a le monopole de la bande FM. Les premiers programmes à proprement parler sont émis fin mars 1954, sous le contrôle d'une société nationale gérant l'audiovisuel, la Radiodiffusion Télévision Française, ou RTF. Le 13 novembre de l'année suivante, on peut entendre sur ce « programme spécial » la première de l'émission « Le Masque et la Plume ». Il s'agit d'une émission culturelle de théâtre et de littérature, qui connaîtra un grand succès car elle organise des débats en public.

En 1963, un concours organisé suite à l'inauguration de la Maison de la Radio renomme les trois stations gérées par l'Etat : le « programme spécial », devenu France IV – Haute Fidélité est rebaptisé France Musique. Le Programme National, encore appelé France III – National devient France Culture, et la station France I – Paris Inter devient France Inter. Il est à noter que ces noms, attribués le 8 décembre 1964, sont toujours d'actualité. Durant la même année, l'ORTF remplacera la RTF. C'est en 1975 que l'ORTF deviendra Radio France.

La_Maison_de_la_Radio
La Maison de la Radio, créée par l'architecte Henry Bernard. Ce bâtiment abrite 61 studios d'enregistrement.

Les premières émissions stéréophoniques sont faites par France Musique en 1969. Cependant, la couverture FM prend du temps à se mettre en place, et seul un tiers des foyers peut y accéder, avec moins de 200 émetteurs en service. Mais en réalité, peu de français sont équipés d'un récepteur FM, ces derniers étant rares et encombrants, en plus d'être chers jusqu'à la fin des années 1960.

Je veux remonter ! | Liste

2) La révolution dans la bande FM

Dès 1964, une radio diffusant depuis un bateau, appelée Radio Caroline, fait entendre sa musique pop près des côtes anglaises, et ceci en toute illégalité. Après trois semaines d'émission, pas moins de dix millions d'auditeurs écouteraient cette station, selon un sondage. D'autres initiatives de ce genre ont eu lieu en Europe, comme en Italie avec Radio Alice ou aux Pays-Bas.

Radio Campus, située à Lille, fut la première radio libre française. Ses émissions ont débuté en 1969, et elles existent toujours.

D'autres groupes de passionnés se lancent à l'assaut du monopole français, souvent pour défendre une cause : Radio Active, implantée à Lyon en 1976, dénonce la construction de la centrale nucléaire de Malville, à proximité.

A Nancy, la CGT crée Radio Lorraine Cœur d'Acier afin de protester contre les fermetures dans la sidérurgie. Ces radios émettent à faible puissance sur des fréquences libres. Cependant, elles sont qualifiées de « pirates » et les autorités tentent de les brouiller. Il devient de plus en plus facile d'obtenir un émetteur FM, ceux-ci étant de petite taille et de coût modeste. Le matériel était la plupart du temps d'origine italienne.

En 1977, Jean Edern Hallier, écrivain très connu à l'époque, lance Radio Verte à Paris, et abrite les studios. Les émissions clandestines n'ont duré que deux jours, et les auditeurs ont pu assister en direct à l'arrestation des animateurs Brice Lalonde et Antoine Lefébure. Ces derniers avaient annoncé au micro l'arrivée de dizaines d'autres radios libres partout sur le territoire.

La première radio pirate alsacienne va alors être créée par des militants écologistes. Il s'agit de Radio Verte Fessenheim, qui diffuse grâce à un émetteur artisanal. Les programmes ont pour thème la centrale nucléaire, et ils sont faits en français, allemand et alsacien. Durant l'été 1977, le site d'émission est placé en Allemagne pour réduire le risque d'interpellation. La police française, mais aussi allemande, vont collaborer pour tenter une saisie du matériel. L'opération est un échec, car la solidarité des habitants est très forte. Pour nuire aux émissions pirates, les pouvoirs publics installent un émetteur pour brouiller Radio Verte Fessenheim. Mais la radio va alors déployer six émetteurs, en différents lieux et utilisant différentes fréquences, pour continuer son activité. Il y aura même un direct depuis Massevaux, et des émissions sur les mines de potasse avec la participation d'un conseiller général. Le soutien des auditeurs ne cesse de grandir, mais la radio est toujours pénalisée par du brouillage. C'est ainsi que treize émetteurs seront mis en place par Radio Verte Fessenheim, aussi bien dans les Vosges qu'en Forêt Noire. La police allemande réussira à saisir un des ces émetteurs et à inculper deux personnes. La station bénéficiera alors d'un tel soutien qu'elle réalisera une émission depuis la place de la mairie de Lutterbach pour fêter ses trois ans d'existence en public, en mai 1980. Par la suite, cette radio donnera naissance à Radio Dreyeckland.

Radio_Verte_Fessenheim
Logo de Radio Verte Fessenheim
Je veux remonter ! | Liste

3) Des radios pirates vers les radios locales privées

Le phénomène des radios clandestines prend de l'ampleur, à tel point que les hommes politiques s'en mêlent. Le premier ministre de l'époque, Raymond Barre, indique qu'elles constituent « un germe puissant d'anarchie ». Des membres du parti socialiste, quant à eux, annoncent leur soutien aux radios libres. En particulier, le numéro un du PS, François Mitterrand, promet de libérer la bande FM en cas d'élection aux présidentielles de 1981. Celui-ci est intervenu en juin 1979 à l'antenne de Radio Riposte, fondée par des membres du PS. La police est envoyée pour saisir le matériel, mais le parti avait déménagé sa radio.

Suite à l'élection de François Mitterrand, les émissions de l'ensemble des radios libres deviennent tolérées, en attendant une loi leur attribuant un réel statut. Mitterrand met en place la loi Fillioud le 29 juillet 1982. Cette loi, du nom de son Ministre de la Communication Georges Fillioud, autorise les radios indépendantes à émettre, ce qui met définitivement fin au monopole. Les radios clandestines deviennent alors des R.L.P. : des Radios Locales Privées. Mais de nombreuses concessions sont faites : la puissance des émission est limitée, les stations ne doivent pas former de réseau et la publicité est interdite à l'antenne. Ce dernier point causera des problèmes pour le financement des radios, ainsi certaines emploieront de la publicité « déguisée ».

Des associations de radios se forment et font pression sur le gouvernement afin d'obtenir le droit à diffuser de la publicité. Ce droit sera accordé en 1984, car les politiques constatent la diffusion incessante de messages publicitaires sur les antennes. De plus, une éventuelle subvention versée pour aider les radios privées coûterait cher à l'Etat.

Le droit à diffuser de la publicité impose aux R.L.P. de faire des choix : elles peuvent soit garder un statut associatif, soit elles deviennent des entreprises commerciales.

Dans le premier cas, ce sont les animateurs qui participent au financement de leurs stations, et l'Etat reverse tout de même une aide, provenant des revenus publicitaires d'autres radios.

Les radios devenues commerciales ont pour effet de transformer les auditeurs en consommateurs, et l'audience prend la forme d'une marchandise. Ces radios ont pour but de séduire le public et d'attirer les annonceurs.

Il s'ensuivra une logique de concurrence entre les R.L.P, et de nombreuses stations des premières heures vont disparaître. Pour subsister, des stations locales vont s'associer sous un nom commun. C'est la station NRJ qui a appliqué la première ce principe de franchise au monde de la radio.

Afin de réorganiser la bande FM et de limiter les pratiques de rachat des radios locales par les stations les plus importantes, le gouvernement fonde une institution en 1989. Il s'agit du Conseil Supérieur de l'audiovisuel, le CSA, qui a également pour mission de surveiller le contenu des émissions. C'est cet organisme qui peut adresser des mises en demeure à considérer comme des avertissements avant des sanctions, pouvant aller jusqu'à l'interdiction d'émettre. Dans les régions sont créés les Comités Techniques Radiophoniques : les CTR. C'est auprès de ces derniers qu'il faut s'adresser si l'on veut fonder une radio.

Les radios libres sont à présent classées par catégories, avec leurs obligations respectives.

Ce tableau présente les cinq catégories finalement adoptées en 1994 :

Catégorie Statut de la radio Exemple
A Associative RDL
B Locale indépendante commerciale Radio Star
C Locales franchisée Virgin Radio Belfort
D Réseau Skyrock
E Généraliste Europe 1

Parmi ces catégories, on remarque celle des « Locales franchisées ». Ces radios diffusent un programme commun, souvent parisien, et des programmes locaux lors de « décrochages ». Ceci est utilisé pour les flashes d'informations, pour les bulletins météo mais également dans le but de diffuser de la publicité locale.

Commentaires (0)

Ajouter un commentaire

Votre pseudo :

Votre commentaire :

Je veux remonter !